Soutenez le travail de l'AJPN
  Recherche de personne, de lieu : affiche la page   Recherche type Google : propose des pages  
 
 
Page d'accueil Les communes de France durant la  Seconde Guerre mondiale  
Anonymes, Justes et Persécutés durant la période nazie dans les communes de France
8 annonces de recherche
39/45 en France (WWII)
base des données identifiées par AJPN.org
Nouveaux articles
Une page au hasard
38080 noms de commune
95 départements et l'étranger
1230 lieux d'internement
744 lieux de sauvetage
33 organisations de sauvetage
4381 Justes de France
1072 résistants juifs
16107 personnes sauvées, cachées
Expositions pédagogiques AJPN Exposition pédagogique 2e Guerre mondiale : la guerre, l'occupation, la vie quotidienne, les lois antisémites, les rafles, les justes, les enfants cachés, les rescapés, les témoins L'enfant cachée
Das versteckte Kind

Chronologie 1905/1945
En France dans les communes
Les Justes parmi les Nations
Républicains espagnols
Tsiganes français en 1939-1945
Les lieux d'internement
Les sauvetages en France
Bibliothèque : 1389 ouvrages
Cartographie
Glossaire
Plan du site
Signaler un problème technique
Imprimer cette page
Haute-Savoie

Région :
Auvergne-Rhône-Alpes
Département :
Haute-Savoie

Préfets :
Alexandre Angeli
(1940 - 1944) Alexandre Benoît Joseph Angeli, Préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) (1893-1962)
Alfred Hontebeyrie
(1941 - 1941) Alfred Roger Hontebeyrie, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1895-1969)
Charles Donati
(1941 - 1943) Charles Guérin Joseph Louis Donati, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (né en 1891)
Édouard Dauliac
(Mars 1941 - Avril 1943) Préfet de Haute-Savoie, condamné à mort par contumace à la Libération
Henri Trémeaud
(Avril 1943 - Nov. 1943) Préfet de Haute-Savoie, arrêté par la Gestapo en novembre 1943
Georges Bernard
(1944 - 1944) Georges Albert Maurice Bernard, Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1890 - 1953)
(07/1943 - 30/12/1943) Préfet régional de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie), révoqué par Vichy et recherché par la Gestapo pour son activité de résistant (1903-1971).
Charles Marion
(27/12/1943 - 19/08/1944) Général Charles Léonce Pierre Marion, nommé préfet de Haute-Savoie par Vichy le 27/12/1943. Arrêté, condamné à mort puis emprisonné à la Libération, il est enlevé par les maquisards et exécuté le 16 novembre 1944 dans la carrière de la Puya, lieu-dit sur le territoire d'Annecy (Haute-Savoie).|REF|Charles Marion sur Wikipedia.|REF|
(24/01/1944 - 05/1944) Édouard Louis Joseph Marie Bonnefoy, Préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire). Résistant, dénoncé par la Milice, il est arrêté par la Gestapo et déporté à Neuengamme (1899-1945).
André Boutemy
(1944 - 1944) Préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) (1905-1959)
Jean Bouhey
(Mars 1944 - 1945) Commissaire régional de la République de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1898-1963)
Yves Farge
(1944 - 1945) Commissaire régional de la République de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) (1899-1953)
Jean Mairey
(1945 - 1946) Jean Marie Albert Mairey, Commissaire régional de la République par intérim de la région de Dijon (Belfort, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône, Nièvre, Yonne et les parties occupées de l'Ain, l'Allier, le Jura, la Saône-et-Loire et la Haute-Savoie) (1907-1982)

À lire, à voir…

Paul Schaffer Paul Schaffer
Als ich in Auschwitz war - Bericht eines Überlebenden (Le soleil voilé - Auschwitz 1942-1945 ; en langue allemande)

ACHETER EN LIGNE

Katy Hazan Katy Hazan
Les orphelins de la Shoah - Les maisons de l'espoir (1944-1960)

ACHETER EN LIGNE

Michel Reynaud Michel Reynaud
Véronique Olivares Salou
Le roman des Glières

ACHETER EN LIGNE

 AACCE AACCE
Les Juifs ont résisté en France (1940-1945)

ACHETER EN LIGNE

Régis Hautière Régis Hautière
Francis Laboutique
Emmanuelle Polack
Femmes en résistance Tome 4 - Mila Racine

ACHETER EN LIGNE

 Collectif Collectif
Jean-Pierre Guéno
Paroles d'étoiles - Mémoire d'enfants cachés (1939-1945)

ACHETER EN LIGNE

Pierre Copernik Pierre Copernik
Abcdaire de la résistance

ACHETER EN LIGNE

Cédric Gruat Cédric Gruat
Cécile Leblanc
Amis des Juifs

ACHETER EN LIGNE

Loïc Dauvillier Loïc Dauvillier
Marc Lizano
Greg Salsedo
L'enfant cachée

ACHETER EN LIGNE

Henriette Asséo Henriette Asséo
Les Tsiganes. Une destinée européenne

ACHETER EN LIGNE

Franck Fajnkuchen Franck Fajnkuchen
Yzkor. Une famille juive en France entre 1940 et 1944

ACHETER EN LIGNE

Marie-Christine Hubert Marie-Christine Hubert
Emmanuel Filhol
Les Tsiganes en France - Un sort à part (1939-1946)

ACHETER EN LIGNE

 Fondation pour la Mémoire de la Déportation Fondation pour la Mémoire de la Déportation
Livre-Mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution 1940-1945 - 4 volumes

ACHETER EN LIGNE

Lydia MUNN Lydia MUNN
Heather MUNN
Le refuge

ACHETER EN LIGNE

Stéphane Simonnet Stéphane Simonnet
Atlas de la libération de la France : 6 juin 1944 - 8 mai 1945

ACHETER EN LIGNE

Gabriel Grandjacques Gabriel Grandjacques
La Montagne-Refuge, Les Juifs au pays du Mont-Blanc, Saint-Gervais, Megève - 1940-1944

ACHETER EN LIGNE

André Besson André Besson
Clandestins de la Liberté. Ligne de démarcation et frontière suisse. 1940-1944.

ACHETER EN LIGNE

Gilles Lévy Gilles Lévy
L'Auvergne des années noires 1940-1944

ACHETER EN LIGNE

Nicole Giroud Nicole Giroud
Mission et calvaire de Louis Favre

ACHETER EN LIGNE

Georges Loinger Georges Loinger
Les Résistances juives pendant l'occupation

ACHETER EN LIGNE

Bruno Doucey Bruno Doucey
Si tu parles, Marianne

ACHETER EN LIGNE

Michel Germain Michel Germain
La Libération d'Annecy et de la Haute-Savoie

ACHETER EN LIGNE

Nicolas Andry Nicolas Andry
Objectif Lyon

ACHETER EN LIGNE

Georges Loinger Georges Loinger
Frida Wattenberg
Jean Brauman
Organisation juive de combat : Résistance-sauvetage. France 1940-1945

ACHETER EN LIGNE

Jean-William Dereymez Jean-William Dereymez
Le refuge et le piège : Les Juifs dans les Alpes : 1938-1945

ACHETER EN LIGNE

Nathalie Pache-Ville Nathalie Pache-Ville
Jean-Luc de Uffredi
Louis Pache : Guide et Passeur

ACHETER EN LIGNE

Michel Germain Michel Germain
Robert Moos
Les sauveteurs de l'ombre : Ils ont sauvé des Juifs (Haute-Savoie 1940-1944)

ACHETER EN LIGNE

Michel Germain Michel Germain
Mémorial de la déportation. Haute-Savoie 1940-1945

ACHETER EN LIGNE

Katy Hazan Katy Hazan
Le sauvetage des enfants juifs pendant l'Occupation, dans les maisons de l'OSE 1938-1945

ACHETER EN LIGNE

Guy Sanglerat Guy Sanglerat
Parcours d'un étudiant dans la Résistance. De Lyon à Annecy

ACHETER EN LIGNE

Robert Serre Robert Serre
Vincent Giraudier
Hervé Mauran
Jean Sauvageon
Des indésirables

 

Paul Schaffer Paul Schaffer
Le soleil voilé - Auschwitz 1942-1945

ACHETER EN LIGNE

Laurent Neury Laurent Neury
Histoire de la filière de Douvaine, 1939-1945

ACHETER EN LIGNE

Odile Munos-du-Peloux Odile Munos-du-Peloux
Passer en Suisse : Les Passages clandestins entre la Haute-Savoie et la Suisse 1940-1944

ACHETER EN LIGNE

Michel Germain Michel Germain
Histoire de la Milice et des forces du maintien de l'ordre en Haute-Savoie 1940-1945 - Guerre civile en Haute-Savoie

ACHETER EN LIGNE
[Ajouter un ouvrage]

Texte pour ecartement lateral

Chamonix-Mont-Blanc en 1939-1945

Texte pour ecartement lateral
Code postal : 74400
Gentilé : Chamoniards, Chamoniardes
Sous-préfecture : Bonneville

- Haute-Savoie
[Créer un nouvel article et/ou ajouter une photo]

Chamonix-Mont-Blanc en 1939-1945
La mairie de Chamonix
source photo : Commune de Chamonix
crédit photo : D.R.
Chamonix-Mont-Blanc en 1939-1945
Chamonix, vue générale et massif du mont Blanc, environ 1910
source photo : Carte postale
crédit photo : Domaine public
Chamonix-Mont-Blanc en 1939-1945
Gare de Chamonix-Mont-Blanc
source photo : Florian Pépellin
crédit photo : D.R.
Chamonix-Mont-Blanc en 1939-1945
Chamonix
source photo : © www.all-free-photos.com
crédit photo : All Rights Reserved

Voir l'histoire du département de la Haute-Savoie
Histoire

La commune des chamoniards

Chamonix-Mont-Blanc est une commune de Haute-Savoie. Chamonix-Mont-Blanc recouvre du nord au sud seize villages ou hameaux : Le Tour à 1 462 mètres d'altitude, Montroc, Le Planet, Argentière à 1 252 mètres, Les Chosalets, Le Lavancher, Les Tines, Les Bois, Les-Praz-de-Chamonix à 1 060 mètres, Chamonix-Mont-Blanc, Les Pècles, Les Mouilles, Les Barrats, Les Pélerins, Les Gaillands, et enfin Les Bossons à 1 012 mètres d'altitude.

Lors du recensement de 1936, la commune comptait 4 633 habitants et 5 883 en 1946.

En 1940, l´Aiguille de Chamonix prend le nom d´Aiguille du Maréchal Pétain.

15/12/2018

[Compléter l'article]

La Révolution nationale

Le maréchal Pétain arrive au pouvoir le 16 juin 1940 comme Président du Conseil après la démission de Paul Reynaud. Le 10 juillet 1940 une nouvelle Constitution est votée : l'État français est né. Les pouvoirs législatifs et exécutifs sont fusionnés. Le maréchal Pétain est à la fois le chef de l'État et du gouvernement : il a les pleins pouvoirs.

La Révolution nationale et son programme culturel et politique trouvent son origine dans les idées de la droite nationaliste de l'époque. La victoire de l'Allemagne nazie a permis aux courants les plus réactionnaires de la société française d'arriver au pouvoir. Il s'agit de créer un "homme nouveau" pour une nouvelle société.

Enfin la Patrie est considérée comme le cadre suprême. Le régime de Vichy ne dit rien ni sur le démantèlement du territoire en deux zones, ni sur l'annexion de l'Alsace-Lorraine mais il glorifie l'empire colonial et la marine de guerre.

La Révolution nationale peut se définir par :

  • la stigmatisation des responsables supposés de la défaite, à savoir le régime de la IIIeme République, le Front populaire, les communistes, les Francs-maçons et les Juifs.
  • la condamnation de l'égalitarisme et de l'individualisme libéral.
  • le rejet du parlementarisme et du multipartisme.
  • la volonté de restaurer la "France éternelle" (influence de l'idéologue de l'Action française, Charles Maurras).
  • la devise : Travail, famille, patrie1 remplace la devise républicaine "Liberté, Égalité, Fraternité". La francisque devient l'emblème officiel de l'État français. Elle fut dessinée en juillet 1940 par Ehret, dessinateur chez Van Cleef. Elle associe à la fois le maréchalat et la hache utilisée par les Germains et les Francs.
  • la mise en avant d'une société rurale, corporative et religieuse qui rejette le modernisme culturel et les élites urbaines.
  • l'État est hiérarchique, autoritaire, social et national. Le pouvoir vient d'en haut : les chefs s'affirment de manière naturelle, forment des élites et le peuple les suivent. Le régime de Vichy voue un culte autour du maréchal Pétain, qui est omniprésent dans la vie quotidienne des Français.
  • l'antisémitisme d'État : pour limiter "l'influence" des Juifs, ceux-ci ne peuvent plus travailler dans l'administration et un numérus clausus limite leur nombre à l'Université, parmi les médecins, les avocats, les cinéastes, dans le petit commerce, etc.

Ceux qui ont soutenu cette révolution nationale :

  • la légion française des combattants, créée le 30/08/1940, regroupe des anciens combattants et devient en 1941 un organe de l'État français sous l'autorité directe de Pétain. Ils portent un uniforme : chemise brune, cravate noire, pantalon bleu marine et un béret marin2. Mais fin 1942, la Légion se décompose et certains s'engagent dans la Résistance.
  • les partisans d'un fascisme à la française (Jacques Doriot, Marcel Déat) qui voient dans la Révolution nationale le premier pas vers un véritable régime fasciste et dictatorial.
  • les réformateurs et les technocrates veulent profiter de la table rase de la défaite en juin 1940 pour laisser la place à de nouvelles expériences : coopératives, retour à la terre, économie planifiée, pouvoir aux ingénieurs, etc. à l'instar de l'École des cadres d'Uriage.
  • la droite nationaliste de l'époque (Charles Maurras et l'Action française).

Le régime de Vichy porte une responsabilité dans la déportation des Juifs de France dont 80 % ont été arrêtés par la police française, mais aussi la mort de plusieurs dizaines de milliers de Juifs, de Tziganes, de prisonniers politiques et d'homosexuels dans les camps d'internements en France. À cela s'ajoutent les victimes de la répression par l'État français, à travers les crimes de la Milice.

11/10/2012
Auteur : Karine Létang Lien : Chamonix sous l'occupation

[Compléter l'article]

La collaboration économique et le service du travail obligatoire

La collaboration économique d'État est un choix délibéré. Elle entre dans la logique des nouveaux dirigeants : celle de la recherche de la souveraineté et de la légitimité auprès des vainqueurs allemands et cela a commencé par la signature d'un armistice. La France de Vichy est la seule à l'avoir fait. C'est un cas unique. Elle est la seule puissance militaire et économique à être sous la tutelle des puissances de l'Axe (l'Allemagne, l'Italie et le Japon). Avec son empire colonial, la France devient le premier fournisseur économique et financier du IIIeme Reich.

Les dirigeants français font le choix de négocier avec l'occupant : c'est la politique du "donnant-donnant". C'est en France que cette expérience a été la plus poussée. Pour l'Allemagne nazie, son but est d'exploiter au maximum les richesses françaises et de mettre sous tutelle une puissance rivale. Mais il s'agit aussi d'une revanche sur le Traité de Versailles de 1918. Les nazis organisent un pillage en règle des richesses, notamment par le montant exorbitant des frais d'occupation. À cela s'ajoute la collaboration économique qui oblige les entreprises françaises à satisfaire les commandes du Reich3.

Sous le gouvernement de l'Amiral Darlan (février 1941), le pays est dirigée par des "technocrates" comme Jean Bichelonne (industries et réparations), François Lehideux (équipements), Robert Gibrat (électricité) ou Jacques Barnaud (finances). Ils veulent profiter de la table rase de la défaite de 1940 pour laisser la place à de nouvelles expériences comme des coopératives, une économie planifiée, un plus grand pouvoir aux ingénieurs... Ils mettent en place une économie dirigée à la fois pour gérer les pénuries et participer à l'effort de guerre allemand. À partir de la fin 1942-début 1943, la situation change pour l'Allemagne nazie (cf. la défaite de Stalingrad). La politique du "donnant/donnant" n'existe plus ; le 11 novembre 1942, la France est entièrement occupée par les troupes allemandes. Avec le retour au pouvoir de Pierre Laval, en avril 1942, la France devient un satellite de l'Allemagne et le régime de Vichy se transforme en un état policier avec notamment le renforcement de la persécution des Juifs et l'influence de plus en plus importante de la Milice.

Pierre Laval passe un marché avec Fritz Sauckel, commissaire du Reich chargé de la main d'|œuvre ; ce sont les actions Sauckel :

  • La Loi du 22/06/1942 dite "de la Relève" se base sur un échange : le départ de trois travailleurs qualifiés permet la libération d'un prisonnier de guerre4. Le régime de Vichy espère la libération de 50 000 prisonniers pour l'envoi de 150 000 travailleurs volontaires. En réalité ce sera 1 pour 75. C'est un marché de dupes. Cela ne fonctionne pas.
  • Une nouvelle loi est votée le 04/09/1942 où les travailleurs sont réquisitionnés : les hommes âgés entre 18 et 50 ans et les femmes célibataires entre 21 et 35 ans. À nouveau, c'est un échec.
  • Enfin le 16/02/1943 est créé le service du travail obligatoire (STO). Il s'agit de la réquisition de classes mobilisables années 1940, 1941 et 1942. Le service dure deux ans. Au départ, les agriculteurs et les mineurs sont exemptés. Dès le printemps, les refus au départ ne cessent d'augmenter. Les réfractaires se cachent et entrent dans la clandestinité. Dès mars 1943, des prêtres comme l'abbé Alfred Ritz, curé de Viuz-la-Chiésaz ou celui d'Allèves, l'abbé Léopold Charles, désapprouvent "La relève" et le travail obligatoire. Leur réseau a pris en charge des réfractaires.6

09/10/2012
Auteur : Karine Létang Lien : Chamonix sous l'occupation

[Compléter l'article]

La Résistance

Le STO marque une vraie rupture entre les Français et le maréchal Pétain. C'est un dilemme posé aux jeunes Français : la question de l'obéissance à la Loi. Les mouvements chrétiens, catholiques, ont montré parfois leur indépendance vis-à-vis de la hiérarchie7. En 1943, plusieurs choix sont possibles : partir travailler en Allemagne ; entrer dans la Milice qui vient d'être crée ; devenir réfractaires, se cacher, devenir un hors-la loi et vivre dans la clandestinité. Il apparaît que les curés ont joué un rôle important chez certains jeunes dans leur prise de décisions à ne pas obéir.

Certains réfractaires feront le choix de la lutte armée et entrent dans la Résistance.8

Le travail du résistant consiste à transporter, garder, distribuer des tracts, à héberger des prisonniers de guerre évadés, des clandestins... Dans le réseau où il est entré, généralement par cooptation, il n'a de contacts qu'avec un nombre limité de personnes, et il accomplit les tâches qui lui sont affectées. Les tracts et les journaux clandestins constituent souvent le premier geste et le premier travail des résistants. Au début de l'Occupation, les réseaux et mouvements de résistance sont très isolés. Progressivement, la Résistance s'unifie. Les réseaux contrôlés par les Britanniques ou les Américains ne sont pas concernés par cette unification. Par contre ceux de la résistance communiste ne sont que partiellement concernés : le contact entre les envoyés de De Gaulle et les communistes ne s'établit qu'à la fin de 1942. La coordination des mouvements de la zone sud et la fusion de leurs moyens militaires buttent sur des rivalités internes. Après discussions, les deux principaux mouvements de Résistance reconnaissent clairement l'autorité de la France libre, devenue France Combattante. Ils constituent désormais l'Armée secrète (AS). Ils reconnaissent le général de Gaulle comme leur chef.

Les responsables du mouvement AS dans la Haute vallée de l'Arve sont le capitaine Raoul Lanet (Bourrel) et son adjoint Maurice Drouot (Lorrain). Beaucoup de réfractaires au STO sont entrés dans la Résistance. À Chamonix, ils se cachent dans les montagnes. Beaucoup d'entre eux travaillent sur le chantier du téléphérique de l'Aiguille du Midi sur le tronçon "gare des Glaciers/Col du Midi". Il faut un an à Jean Moulin pour parvenir à former un noyau solide. Le 26/01/1943, les trois grands mouvements Combat, Franc-tireur et Libération-Sud fusionnent pour former les Mouvements unis de la Résistance (MUR). Au cours du second semestre 1943, les territoires de l'Empire français et les forces armées extérieures et intérieures deviennent dépendants du comité français de la Libération nationale (CFLN) créé en juin. Il devient, en avril 1944, le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). L'union s'accomplit progressivement entre l'Armée secrète, l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) et les Francs-tireurs et Partisans (FTP). Une fusion, fin décembre 1943, entre l'AS et les FTP, donnent naissance aux Forces françaises de l'Intérieur (FFI), placées sous l'autorité du général Kœnig en mars 1944. Jusqu'en novembre 1942, la zone libre procure une situation singulière à la Haute-Savoie, en particulier pour toutes personnes recherchées et désirant passer en Suisse (pays neutre lors du conflit). En 1941, le préfet de Haute-Savoie signe un accord de refoulement avec la gendarmerie du Valais. L'échange des refoulés se fait aux postes de Saint-Gingolph et de Vallorcine9.

Les premières arrivées importantes de familles juives commencent en été 1942 suite aux accords Bousquet-Oberg (rafle du Vel d'hiv' 16-17 juillet 1942). Une fois arrivé dans le secteur d'Annemasse/Saint-Julien-en-Genevois, le passage de la frontière peut se faire soit par la plaine, soit par la montagne. Il existe principalement trois chemins possibles :

  • le passage par le lac Léman avec l'aide de pêcheurs de Thonon-les-Bains.
  • les passages "montagnards" avec l'aide de guides de haute-montagne comme Louis Pache*10 par Vallorcine
  • (la cascade du Bouqui et le col du Passet) ou bien par le col de Balme (direction des Esserts puis des Jeurs ; ce passage est praticable en hiver).
  • le passage par le Genevois, notamment par Archamps/Collonges-sous-Salève.

Ces aides relèvent d'actes isolés et tous ne passent pas les personnes recherchées (réfractaires, familles juives, résistants, soldats alliés) gratuitement. Dans sa thèse, Esther Deloche estime à 4% les prêtres du diocèse d'Annecy à s'être vu décerné le titre de "Justes parmi les Nations"11. C'est le cas de l'abbé Camille Folliet*12, aumônier de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne). Il a joué un grand rôle. Même s'il ne fait partie d'aucun groupe ou filière précis, il est le maillon entre les différentes organisations. Il parcourt le diocèse pour trouver des refuges et il se rend compte de l'utilité des presbytères frontaliers. Parmi ces prêtres frontaliers qui ont aidé l'abbé Camille Folliet*, vous trouvez l'abbé Marius Jolivet*, curé de Collonges-sous-Salève qui a fait passé des enfants, des femmes et des personnes âgées ; l'abbé Jules-César Dompmartin, à Monnetier-Mornex, accompagne les personnes jusqu'au Pas-de-l'Echelle.

D'autres organisent le passage c'est le cas de l'abbé Jean Rosay*, curé-archiprêtre de Douvaine. Il a créé un réseau basé sur des jeunes de la JAC (Jeunesse agricole chrétienne). Son groupe devient une filière de passage composé de trois ecclésiastiques et de militants d'action catholique.

Dans le secteur de Passy/Chedde, l'abbé Berger, aumônier de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) aide les jeunes hommes à se cacher dans le désert du Platé. Le camp est attaqué en août 1943 et l'abbé est arrêté par les troupes italiennes. Dans la vallée de Chamonix voici quelques structures d'accueil et de transit :

  • aux Houches, Angèle* et Oscar Désailloud* ont hébergé la famille Kipnis (Mindla-Léa et David) dans leur ferme. Puis ils sont recueillis par Pierre et Marie Devillaz, à Barberine après avoir été floués par des passeurs et refoulés par les gendarmes suisses.
  • à Chamonix, dans l'ancien hôtel de la Paix (actuellement au-dessus du magasin Super-U) loge une cinquantaine d'enfants pris en charge par l'Association d'aide aux mères de familles (basée à Saint-Etienne) où Marinette Guy* et Juliette Vidal* en sont responsables. Auparavant, elles ont caché les enfants dans le village des Bois, dans la "maison du Clos", propriété de l'association. Elles ont bénéficié de l'aide de certains commerçants comme la boulangerie Tenz et la boucherie Claret