Marcelle Fraysse* habitaient à Villemur-sur-Tarn avec sa fille Jackie, née en 1939. Son mari, employé municipal avait été fait prisonnier en Allemagne.

Originaires de Pologne, Henrick, tailleur de profession, et son épouse Chuma étaient arrivés en France en 1929.
Et en mai 1940, Chuma et leur fille Klara (elle avait à peine 7 ans) ont rejoint Villematier où étaient réfugiés un oncle, une tante et leurs deux enfants.
Henrick les a rejointes un mois plus tard. La famille a déménagé à Villemur en 1941. Henrick Goffmann exerçait son métier dans une petite pièce de la vieille ville. La famille a été logée par Marcelle Fraysse* dont le mari était prisonnier en Allemagne.

A partir de 1942, Klara entrait en pension à Montauban. Elle est à Villemur en vacances durant l'été 1943.
Elle se souvient : "Le 9 septembre à l'aube, un brigadier et un gendarme ont frappé à la porte. Ils venaient chercher mon père. Avec l'aide de Marcelle Fraysse*, il a pu se cacher dans un coin du grenier."
Les gendarmes fouillent la maison et ne le trouvent pas.
Dès qu'ils partent, Marcelle Fraysse* propose à Henrick de s'installer dans une chambre à l'arrière dont la porte permet de sortir de la maison en cas de besoin.
Une heure plus tard, les gendarmes reviennent.
Pour gagner du temps, Marcelle Fraysse* leur répète que le réfugié Juif est parti.
Pendant ce temps, Henrick Goffman pu quitter la maison et fuir à bonne distance de la maison. Henrick pourra échapper à l'arrestation grâce à plusieurs habitants de la région.
Henrick Goffmann s'était caché dans un buisson, après avoir franchi le mur d'une propriété voisine. Quelqu'un lui a apporté un vélo et il a pu s'échapper. L'instituteur de Villematier, Gabriel Dieudé devait le conduire chez Adrien Montet*, à la ferme de "Capdeville" mais Henrick Goffmann qui se cachait dans les vignes, s'est retrouvé bloqué dans des fils de fer. C'est dans la ferme voisine des Ramondou*, les beaux-parents d'Adrien Montet*, à "Castelfort" qu'il a été hébergé pendant sept mois.
La décision de le recueillir a été prise par Noémie Marty Ramondou, solide patriote, avec l'assentiment de sa fille Louisa Montet*.
Henri Ramondou, qui avait 11 ans à l'époque se souvient: "Henrick Goffmann était un petit homme sec, anxieux. Pendant sept mois, il est resté confiné dans un chambre au premier étage. Il ne sortait qu'à la nuit tombée. Il prenait son dîner avec nous, sans un mot. Au moindre bruit, son assiette, ses couverts disparaissaient en quelques secondes alors que Henrick Goffmann retrouvait sa cachette.
Le soir, je l'accompagnais souvent en promenade. Comme il était tailleur, il m'a fait mon costume de première communion..."

Henrick restera caché à Villematier jusqu'en mars 1944. Un gendarme de la brigade de Villemur prévient les Ramondou* qu'une perquisition était annoncée. Henri Ramondou a accompagné M. Goffmann chez les Montet*.
De nuit, Adrien Montet*, avec sa carriole qu'on appelait une "jardinière" a emmené Henrick Goffmann à Saint-Nauphary, distant de 25 km. Il a travaillé dans une ferme avant de rejoindre sa famille, à vélo le 25 août 1944. Chuma et Klara Goffmann restent chez Marcelle Fraysse* qui les cache et subvient à leurs besoins jusqu'en septembre 1945.

De retour à Villemur après des années d'absence, Henrick réouvre son magasin et reste chez Marcelle Fraysse* jusqu'au retour de M. Fraysse, libéré.

Les Goffman rentre à Paris et les deux famille resteront très proches.

Le 29 mars 1999, Yad Vashem a reconnu Marcelle Fraysse* Juste parmi les Nations.

Marcelle Fraysse* est décédée en 2011, âgée de 92

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