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Meurthe-et-Moselle

Région :
Grand-Est
Département :
Meurthe-et-Moselle

Préfets :
Léon Bosney
(19/02/1935 - 21/09/1940)
Edmond Jean Schmidt
(21/09/1940 - 04/11/1946) Préfet de Meurthe-et-Moselle. En janvier 1942 il est promu préfet de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des Vosges, sous tutelle de la Feldkommandantur

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Juste parmi les Nations

François Pinot


Dossier Yad Vashem : 4736
Remise de la médaille de Juste : 21/08/1990
Sauvetage : Nancy 54000 - Meurthe-et-Moselle
Profession: Policier
Qualité: Résistant
Date de naissance: 03/07/1897
Date de décès: 10/06/1984
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Notice

Né en 1886, ancien combattant de la Grande Guerre, Édouard Vigneron*, engagé volontaire le 23 août 1914 au titre du 17° Bataillon de Chasseurs à Cheval est évacué malade le 17 avril 1917 (privation partielle de la vue suite à gazage). Il est classé Service Auxiliaire par la Commission de Réforme le 30 avril 1917, passé au 2ème Groupe d'Aviation le 24 avril 1918, puis démobilisé le 22 mars 1919.

Édouard Vigneron* est affecté à la Police Municipale de Nancy le 1er octobre 1922.
Nommé Secrétaire, à la suite d'un concours interne, le 1er octobre 1924, il est nommé Secrétaire Principal le 1er avril 1939.

Pierre Marie* né le 17 décembre 1907 à Laneuveville-devant-Nancy entre dans la Police le 1er août 1930 à Nancy, en qualité de Gardien de la Paix. Nommé Secrétaire le 1er août 1933, il est affecté au Service des Etrangers du Commissariat.

Nancy comptait environ 400 Juifs étrangers, originaires d'Europe orientales, tenus de s'enregistrer au commissariat.

Nommé Chef du Service des Etrangers en septembre 1940, Édouard Vigneron* connaissait bien ses "administrés".

Édouard Vigneron*, son adjoint Pierre Marie* et leurs hommes - Charles Bouy*, Henri Lespinasse, François Pinot*, Charles Thouron*, Émile Thiébault vont fait échec à une rafle de Juifs, le 19 juillet 1942.

Charles Bouy* et sa femme Octavie ont même hébergé pendant quelques jours deux familles qui ne savaient pas où se cacher avant de franchir la ligne de démarcation.
Charles Bouy* fourni également de faux papiers qu'il fabrique lui-même à des réfugiés juifs, des prisonniers en fuite et des alliés.

Famille Skorka
En octobre 1941, Jérôme Skorka, un jeune juif polonais arrêté avec ses parents Slatka et Jacob Skorka et son jeune frère Léon à Nancy, réussi à s'échapper du camp où ils sont internés et à revenir à Nancy. Pierre Marie* lui fournit de faux papiers dans les 24 h au même nom que ceux qu'il avait établis pour sa soeur Régine Skorka.
Leurs parents et leur jeune frère âgé de 14 ans seront déportés sans retour vers Auschwitz.
Jérôme Scorin se souvient : "Je me suis présenté le 18 juillet 1942 au commissariat, dans le service de Édouard Vigneron*. Ils m'a remis une fausse-vraie carte d'identité, au nom de Hubert Hiebel, né à Metz. Grâce à quoi je suis parti en zone sud, à Lyon."

Prévenus de l'imminence de la rafle, le service des étrangers passe la journée à prévenir les 385 Juifs concernés, et souvent à leur remettre de vrais-faux papiers d'identité.
Le 19 juillet 1942, à Nancy, au lieu des 385 arrestations prévues, seules 19 personnes qui n'avaient pas quitté leur domicile furent arrêtés.

Famille Kobryniec
Le 15 juillet, Annette et sa belle-soeur Ginette Kobryniec furent prévenues par Pierre Marie* qu'une rafle était en préparation.
Annette, sa fille Nicole et ses parents, Hélène et Jacob Sierpinski ainsi que Ginette Kobryniec vont passer la nuit chez M. et Mme Rebois et prirent le train en direction de Dole où ils passent la ligne de démarcation et retrouvent à Décines près de Lyon Pierre Kobryniec qui avaient obtenu de faux papiers établis par Édouard Vigneron* avant de quitter Nancy.
Charles Bouy* et sa femme Octavie hébergent Jacob Seipinski et Hélène Seipinski qui ne savaient pas où se cacher avant de franchir la ligne de démarcation.

Famille Quenet
Paulette et Aron Quenet et leur fils Maurice né en 1932.
Édouard Vigneron* et Pierre Marie* fournissent de faux papiers fournis à la famille et les préviennent de l'imminence des rafles anti-juives.
Édouard Vigneron* va les cacher dans une minuscule pièce mansar­dée, éclairée d'une unique petite fenêtre à crémaillère, 4 rue Braconnot chez Alice Maznoux, une de ses connaissances. Ils seront également cachés chez Charles Bouy* rue de la Colline.
Ils vont également accompagner Aron Quenet jusqu'à son petit studio parisien sur lequel les Allemands avaient apposé les scellés, afin de récupérer, en passant par la fenêtre, quelques malheureux effets et objets de première nécessité.
Charles Bouy* et sa femme Octavie hébergent la famille Quenet, Aron Quenet, Paulette Quenet et Maurice Quenet pendant quelques jours car la famille ne savaient pas où se cacher avant de franchir la ligne de démarcation.

Lorsque M.Édouard* sera interné à la Prison de Fresnes, il recevra la visite de Paulette et Aron Quenet avec lesquels il conversait à travers les grillages du parloir et ils parvenait à lui faire parvenir des colis.
Aron Quenet et Édouard Vigneron* resteront très liés jusqu'à la mort de M. Édouard.

Famille Ruby
La famille Ruby composée de 6 personnes, dont 3 enfants en bas-âge et un grand père âgé, habitait à Vandœuvre-lès-Nancy.
Le 18 juillet 1942, Pierre Marie* les fait prévenir par un ami qu'une rafle aurait lieu dans le courant de la nuit et qu'ils ne devaient absolument pas dormir chez eux. De plus, il leur demande d'alerter, à leur tour, tous les coreligionnaires qu'ils connaissent.
Les membres de cette famille se sont alors réfugiés dans une maison voisine, où ils avaient une pièce en location. Ils sont restés cachés là durant plusieurs semaines, avec l'aide de leurs voisins. Par la suite, ils ont pu passer clandestinement en zone libre.

Famille Krischer-Ways
Henri Krischer, sa mère Ruth Ways, son second mari Moishe Ways et son demi-frère Gaston Ways vivaient à Nancy.
Ruth Ways réussit à fuir Nancy avant la grande rafle du 19 juillet 1942, grâce à Édouard Vigneron* et aux membres du service des étrangers de la police de Nancy, qui ont réussi à prévenir et exfiltrer de nombreux Juifs avant cette nuit-là et trouve un hébergement chez deux voisines.
Ses fils, Henri Krischer, 22 ans, et Gaston Ways partis en vacances dans les Vosges avec un autres Juif, Marco Abriata, devaient rentrer le jour suivant.
Ruth Ways firent alors appel à Charles Thouron* qui accepta aussitôt d'aller attendre les adolescents à la gare, accompagné d'un autre policier pour les conduire à la cachette de Ruth Ways.
Deux jours plus tard, il vint les chercher, leur remit une fausse carte d'identité à chacun et les leur acheta des billets pour Dijon, à proximité de la ligne de démarcation, d'où il était plus facile de passer en zone sud.

Famille Icovic
Madame et Monsieur Icovic étaient arrivés de Pologne à Paris en 1928 avec leur fils Jacques, né en 1924 à Kutno (Pologne).
La famille s'installe à Nancy en 1934.
Madame et Monsieur Icovic, étant étrangers, il leur arrivait souvent d'avoir à faire à Édouard Vigneron*, Pierre Marie* ou François Pinot* pour régulariser leurs papiers. Petit à petit, il s'ensuivit des relations empreintes de sympathie, sentiments renforcés au lendemain de l'occupation de Nancy par les Allemands.
A la veille des grandes rafles du 19 juillet 1942, Édouard Vigneron* et Pierre Marie* viennent les prévenir de se cacher.
Ils vont rester quelques jours, en sécurité, chez des amis ; et tenteront de passer la ligne de démarcation dispersés, munis de faux papiers établir par Édouard Vigneron* et Pierre Marie* au nom de Bernhardt.
Jacques est arrêté sur la ligne de démarcation à Montchanin (71). Après un mois de prison, ses papiers ayant résisté à toutes vérifications, il sera relâché. Jacques revient à Nancy où il sera hébergé au Château d'Eulmont, chez un ami d'école. Après quelques temps, il ira rejoindre ses parents à Lyon.

Famille Herzberg
Chil Herzberg, son épouse Régine et leur fils Léon né en 1928 à Nancy et Bernard habitaient avec la Grand-mère.
En 1941, Chil Herzberg, se fait arrêter à leur domicile par la police française. Il passera un an au camp de Compiègne avant d’être déporté dans le convoi n° 32 en septembre 1942 vers Auschwitz.
En juin 1942, Pierre Marie* interpelle Léon, un matin, à la sortie du Lycée Henri Poincaré, au coin de la rue Chanzy et de la rue Poincaré. Voyant qu'il était inquiet pour son père interné depuis 1941 par les Allemands, Pierre Marie* s'empressa de le rassurer. Puis il sortit de sa poche un paquet de cartes d'identité, en retira deux qu'il avait triées et les lui donna pour sa mère, en lui recommandant de ne pas les perdre. Il prit le temps d'attendre qu'il les range dans mon sac de classe, puis il partit. La rencontre avait duré 2 minutes à peine et il avait dans son cartable deux fausses cartes d'identité parfaitement en règle pour sa mère et sa grand'mère, l'une au nom de Herbert, l'autre au nom de Schonmann, toutes deux nées en Alsace, ce qui pouvait expliquer l'accent étranger de mes aïeux.
Régine et ses fils Léon et Bernard parviennent à fuir Nancy.
En 1944, en tentant avec un groupe d’enfants et d’adolescents menés par Marianne Cohn de passer la frontière suisse, Léon est arrêté par la Gestapo, et passera plusieurs mois dans la prison du Pax.
De retour à Nancy après la guerre, Léon reprend ses études et devient chirurgien-dentiste. Il épouse le 4 juillet 1952 Simone Goldman. Le couple a eu trois filles : Isabelle, Laurence et Catherine, et quatre petits-enfants : Nathan, Léa, Zelda et Noémie.
La grand'mère n'a pas échappé à la déportation, mais, c'est sans doute grâce à cette carte "Herbert" si simplement obtenue que sa mère, son frère et lui sont restés les seuls survivants d'une nombreuse famille...

De même pour la famille de Suzanne Tenebaum (épouse Rosenberg), les Sibalski et les Balbin sauvés (tandis que Samuel Balbin a été fusillé le 21/2/1942 au mont Valérien) et bien d'autres encore.

Édouard Vigneron* est arrêté par la Gestapo le 19 août 1942 soupçonné d'avoir facilité le passage illicite de la Ligne de démarcation en établissant des cartes d'identité à des juifs sans y apposer la mention spéciale.
Il sera emprisonné 3 mois à la prison de Nancy et libéré le 17 novembre 1942.
Admis à la retraite le 5 septembre 1942, retraite qu'il a dû solliciter pour raisons de santé et d'afin d'éviter la révocation exigée par les autorités allemandes.
Arrêté une seconde fois par la Gestapo le 10 mai 1943. Il sera transféré à PARIS puis emprisonné 3 mois à la Prison de Fresnes pour avoir établi une fausse carte d'identité à un Français, agent d'un service de renseignements.
Reclassé, le 6 décembre 1944, dans la Police Régionale d'Etat, en qualité de Secrétaire de Classe Exceptionnelle, avec effet rétroactif au 1er mai 1942, Édouard Vigneron* fut admis à faire valoir ses droits à la retraite le 30 octobre 1951.

Pierre Marie* sera reclassé Officier de Police Adjoint le 1er avril 1953. Nommé Responsable du Secrétariat Central, il sera admis à faire valoir ses droits à la retraite le 17 décembre 1962.

Après la guerre, leurs amis Juifs de retour à Nancy ne les oublièrent pas. Ils furent invités d'honneur de toutes les fêtes de familles, mariages et Bar Mitzvoth...

Le 3 mai 1982, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah, a décerné à Édouard Vigneron* et à Pierre Marie* le titre de Juste parmi les Nations.
Le 21 août 1990, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à François Pinot* le titre de Juste parmi les Nations.
Le 31 août 1990, Yad Vashem a décerné à Charles Bouy* le titre de Juste des Nations.
Le 2 juin 1996, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah, a décerné à Charles Thouron* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem



 
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par François Pinot
Henri Krischer (alias André Lamiral)
Aron Quenet
Régine Skorka
Jérôme Skorka (dit Scorin)
Ruth Ways
Gaston Ways

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Paul Joseph dit Joseph Bourson Arrêté comme otage et fusillé le 11 juin 1944 à Mussidan (Dordogne), Blog 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE
Article rédigé à l'occasion de mes recherches généalogiques, puis la mise en ligne d'un blog (http://majoresorum.eklablog.com)dédié à la famille BOURSON qui a été expulsée en 1940 du village de Vigy (Moselle) et réfugiée à Mussidan (Dordogne) et les villages alentours où elle a vécu toute la durée de la guerre. Plusieurs personnes natives de Vigy faisaient partie des 52 otages fusillés le 11 juin 1944.
Paul Ernest dit Paul Bourson Farouche opposant au régime nazi, Exposé 2 pages, réalisation 2011
Auteur : Alain LAPLACE - terminal
Article extrait d'une étude généalogique sur la famille BOURSON de Vigy (Moselle) et alliés (http://majoresorum.eklablog.com)


Liens externes [Ajouter un lien vers un article d'intérêt ou un site internet]
1 Journal de guerre de Charles Altorffer
2 Site officiel de la Commune de Montigny-les-Monts
3 Site non officiel de la commune d' Auxon (Démarches administratives, histoire du village, cartes postales et photos anciennes. )
4 Saint-Dizier la période 1939-1945 en photos (La ville de Haute-Marne la période 1939-1945 en photos )
5 Histoire de Lièpvre de 1870 à 1945.

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