Elias Cheigam et son
épouse, des Juifs de Russie, avait fui la révolution de 1917.
Elias Cheigam, qui tenait une horlogerie-bijouterie à Petrograd, devait fuir la Révolution Russe en 1920 parce que les bolchéviks exécutaient des bourgeois.
Alors, la famille Cheigam déménage bon gré mal gré en Lituanie d’où
Elias Cheigam était originaire.
Plus tard, ils passent deux ans et demi à Berlin où
Elias Cheigam ouvre un bureau d’achat de joaillerie.
Les Cheigam font ensuite étape à Anvers d’où
Elias Cheigam veut immigrer aux Etats-Unis mais son épouse craint de traverser l’océan Atlantique en bateau.
La famille habitait rue Erlanger à Paris.
En 1933, l’an de l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler,
Rachel a obtenu son brevet, mais elle doit interrompre ses études parce que les affaires de son père périclitent en raison de la crise économique.
Elle trouve un emploi comme vendeuse dans la librairie du magazine L’Auto où elle approche le métier de journaliste pour la première fois.
Rachel devient journaliste sportive, spécialisée dans le sport féminin, couvrant notamment les sports féminins et la boxe pour
L'Auto (ancêtre de
L'Équipe) et
Le Petit Parisien.
En 1940,
Rachel part de Paris dans une voiture du
Petit Parisienpour accompagner son collègue Victor Chapiro, juif de Saint Petersbourg, au bord de la Loire à Tours avant de voyager à Bordeaux où se trouvait le gouvernement français avant de se reconstituer à Vichy.
Le fils aîné était soldat, tandis que le plus jeune frère part avec des camarades en voiture.
Après être remontée à Paris sans nouvelles de sa famille,
Rachel y trouve des militaires allemandes, des lois antijuives et une presse antisémite partout.
Elle habitait le 16e arrondissement, un arrondissement de Paris où vivaient peu de Juifs.
Le 16 juillet 1942 au matin,
Rachel se rend au marché du quartier et par chance est prévenue par un passant, voyant son étoile jaune, qu'une rafle était imminente. La jeune fille se dit que son seul espoir était de s'adresser à
Simone-Marie Parion*, une femme d'une trentaine d'années qu'elle connaissait de longue date.
Simone-Marie Parion* ne cachait pas son hostilité à l'occupant allemand, au régime de Vichy ainsi qu’à la législation anti-juive, et était résolue à agir.
Simone-Marie Parion* accepta immédiatement d'aider les Cheigam, qui, le matin même, vinrent s'installer tous les quatre dans son petit appartement. Ils y demeurèrent pendant environ deux semaines sans en sortir une seule fois. La jeune femme prenait soin d'eux, se chargeait de leur acheter de la nourriture avec leurs cartes d'alimentation et se procura de faux papiers d'identité à leur intention.
Comme ils souhaitaient tous passer en zone sud, qui n'était pas encore occupée,
Simone-Marie Parion* prit contact avec un ami qui leur fit franchir la ligne de démarcation. Il ne demanda rien en échange; quant à
Simone-Marie Parion*, c'est à grand peine que les Cheigam réussirent à la convaincre d'accepter un peu d'argent pour couvrir leurs frais de nourriture.
Les fugitifs atteignirent Nice sains et saufs. Ce n'est que deux ans après la Libération qu'ils rentrèrent à Paris.
Rachel rejoint le mouvement Combat puis l'Armée Juive, bientôt renommée Organisation Juive de Combat. Elle travaille d'abord avec
Lucien Lublin, ainsi qu'avec
Isidore Pohorylès, le commandant Mélin (responsable FFI de la région Provence-Nice), Robert l'Arménien ou Dika Jefroykin. Elle fournit de faux papiers aux Juifs. Arrêtée à trois reprises (une fois par la Milice, une autre fois par la Police Parisienne et une fois par la Gestapo), elle s'échappe à chaque fois (dont une fois en sautant par la fenêtre de son domicile, situé au quatrième étage d'un immeuble parisien).
Après l’invasion de la zone Sud elle est à Nice, secrétaire de Roger Foucher-Creteau, journaliste antinazi qui avait été Notre Temps, Paris-Midi et l'Intransigeant.
En novembre 1943 elle intègre avec sa sœur
Nelly une équipe niçoise des corps francs de l’Armée Juive. En mai 1944 elle est arrêtée par des miliciens et s’échappe une fois de plus.
Parmi ses activités pour le compte de la Résistance, elle fournit de faux tampons, des explosifs, des « planques », elle coopère avec le Maquis de Vence, elle fait passer de nombreux enfants en Suisse et en Espagne. Elle se bat aux côtés du groupe Charcot-Neuville lors de la Libération de Paris.
Lors de la libération de Paris, elle a par ailleurs des contacts avec les services de
Raoul Nordling, consul de Suède à Paris pour qu'il demande aux Allemands que la Gestapo ne massacre ni ne déporte les Juifs encore internés à Drancy..
Après la guerre,
Rachel reprend son métier de journaliste et travaille avec différentes organisations sionistes, afin de faciliter l'immigration juive en Palestine et a également participé à l’élimination des collaborateurs russes à Nice.
Nelly s’est joint à la Haganah (une organisation de défense militaire clandestine) et a transporté des réfugiés juifs et des survivants de l’Holocauste dans les ports français pour y faire Aliyah. En tant que journaliste à la suite de la guerre,
Nelly s’est infiltré dans les camps d’internement britanniques à Chypre et a rendu compte des conditions dans ce pays.
En 1948,
Rachel épouse Mendel Grunstein, engagé volontaire dans la Légion Etrangère (22° régimen