Auguste Massa

Auguste Massa* était cantonnier et résidait avec sa femme Marie* à Nice.
Il connaissait Yves Durandy*, jeune secrétaire au poste de police du 6e arrondissement de la ville.
A son retour du service militaire, en 1939, Yves Durandy* est mobilisé pendant la "drôle de guerre". Démobilisé, il refuse de partir en Syrie se battre contre l'armée du général de Gaulle.
Réformé de l'armée en 1942, il avait été nommé secrétaire de police à Nice. Il s'engage dans le réseau Tartare de 1942 à 1945.

Auguste Massa* croisait à l’occasion les membres de la famille Nekhom, des Juifs assignés à résidence à Nice. Ils avaient loué une villa dans le quartier où il travaillait.

En février 1944, la Gestapo fit une descente à la villa des Nekhom. Par chance, leur fils Marc, âgé de 12 ans, était au lycée Massena et leur fille Irène, 20 ans, était absente. Les parents échappèrent par miracle à l’arrestation. Profitant d’un moment d’inattention des policiers, Michel Nekhom sauta par la fenêtre et dans sa fuite croisa Auguste Massa* le prit sous sa protection et le cacha chez lui. Ce dernier repartit ensuite sortie au point de ralliement convenu par la famille pour les cas de danger, afin de chercher Esther Nekhom et ses enfants. Il hébergea le couple et Marc pour la nuit alors que Irène trouva refuge auprès de connaissances.

Le lendemain, il fit venir à son domicile Yves Durandy*, affilié au «Réseau Tartare» de la Résistance. Le policier enregistra une plainte pour vol à la villa des Nekhom. Ensuite, il hébergea le couple chez ses parents, Marie* et Timothée Durandy*, qui mirent à leur disposition une maison ancestrale qu’ils possédaient à Sausses, un village de 60 habitants perché dans les Alpes de Haute Provence. Marie Durandy*, employée des chemins de fer, organisa d’abord le transfert des parents en train et ensuite celui des enfants.
Yves Durandy* revint lui-même à Sausses leur apporter des faux papiers et les recommander au curé pour qu’il leur fournisse des titres de ravitaillement. Ils y restèrent jusqu’à la Libération.

En plus de sauver et afin de permettre les hypothétiques demandes d'indemnisations ultérieures, le policier Yves Durandy* mettait un point d'honneur, entre autres, à établir des procès-verbaux de violation de domiciles, à l'encontre de la police allemande.

Le 20 octobre 2002, Yad Vashem a décerné à Marie* et Auguste Massa* ainsi qu’à Marie* et Timothée Durandy* et leur fils Yves Durandy* le titre de Juste parmi les Nations.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem