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39/45 en France (WWII)
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Région :
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Préfets :
René Bouffet
(1940 - 08/1942) Préfet de la Seine-Inférieure et à partir de 1941 Préfet régional de la région de Rouen (Calvados, Eure, Manche, Orne et Seine-Inférieure (= Seine-Maritime). Arrêté et révoqué par la Résistance le 19 août 1944 (1896-1945)
André Parmentier
(1942 - 19/08/1944) André Auguste Parmentier, Préfet régional de la région de Rouen (Calvados, Eure, Manche, Orne et Seine-Inférieure (= Seine-Maritime). Arrêté et révoqué par la Résistance, il est relevé de sa condamnation pour faits de Résistance (1896-1991)
Louis Dramard
(1944 - 1944) Louis Marie Charles Dramard, Préfet régional de la région de Rouen (Calvados, Eure, Manche, Orne et Seine-Inférieure (= Seine-Maritime)
Henri Bourdeau de Fontenay
(29/08/1944 - 31/03/1946) Commissaire régional de la République de la région de Rouen (Calvados, Eure, Manche, Orne et Seine-Inférieure (= Seine-Maritime) (1900-1969)
Camille Vernet
(1940 - 1942) Préfet de l’Eure (1884-1957)
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Juste parmi les Nations |
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Dossier Yad Vashem :
12511
Remise de la médaille de Juste : 29/01/2013 Sauvetage : Saint-Georges-Motel 27710 - Eure | ||
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Marguerite* et Louis Grenouillet* source photo : Coll. Yad Vashem crédit photo : D.R. |
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Louis* et Marguerite Grenouillet* habitent à Saint-Georges-Motel.
Louis Grenouillet*, dit "Pépére" était un héros de la guerre de 14, canonnier dans l'artillerie et mécanicien de profession. Mais, dès le recensement de 1940, il s'était déclaré bûcheron, afin que ses compétences de mécanicien ne soient pas mises au service de l'ennemi.
Marguerite Grenouillet*, dite "Mémére", douce, dévouée, s'occupait des enfants avec une très grande gentillesse.
Louis* et Marguerite Grenouillet* vont accueillir dans leur maison 7 enfants dont 5 enfants juifs : Berger, l'aîné (15 ans) et Odette, une petite fille et Myriam, William, Henri, sa petite soeur, Annette et Simon, 10 ans.
L'arrestation des juifs roumains est ordonnée par le décret du 23 septembre 1942. Dès le lendemain, à l0 heures du matin, 3 inspecteurs en civil viennent arrêter Enta et Gherson Grobman, tous deux nés à Lipcani en Roumanie, laissant seuls leurs trois enfants, Betty, Sarah, et Simon. Enta pousse son fils vers Mme Fred, une voisine venue lui rendre visite, et lui dit : "Toi, va avec ta mère". Simon la suit sans dire un mot, sans un adieu à ses parents qu'il ne reverra jamais.
Enta et Gherson Grobman seront internés à Drancy, et déportés sans retour par le convoi n° 37, parti tôt le matin du 25 septembre 1942. Dans ce convoi de 900 juifs, Enta retrouve Tauba, sa soeur et ses 3 jeunes enfants, Jacques, Odette, et Liliane âgée de 13 mois. Elles seront exterminées avec les enfants à Auschwitz, le 29 septembre 1942.
Le lendemain les gendarmes reviennent chercher Simon, mais la gardienne de l'immeuble réussit à les éloigner, en disant : "il n°est plus là, il a été pris hier".
Simon ne retournera pas à l'école et ne dormira plus chez lui. Ses soeurs parviennent à le cacher chez leurs amis, chaque soir dans un lieu différent :
- Au Mans, il est caché chez Mme Michelin, l'une de leurs voisines.
- A Livry-Gargan, il est caché chez son oncle Maurice.
- Avec Sarah, ils se cachent aux Ruines de la Madeleine.
Pris en charge par des résistantes juives, Simon arrive le 10 novembre 1943 à Saint-Georges-Motel chez Louis* et Marguerite Grenouillet*.
Les enfants accueillis par Louis* et Marguerite Grenouillet* vont à l'école du village et à l'église, malgré la désapprobation de Louis Grenouillet*, mais sur l°insistance du curé et le bien fondé de ses arguments pour protéger les enfants.
A l'école, Simon est dans la classe de Mr Guilhard, instituteur et secrétaire de mairie, qui a refusé d'apposer le tampon "juif" sur les cartes d'alimentation des enfants.
Le soir, dès que les enfants étaient couchés, Louis Grenouillet* captait Radio Londres sur le poste de radio caché dans le vieux four.
Le 6 juin 1944, un bruit court dans le village : "Les alliés auraient débarqué en Normandie... !"
La guerre de Libération commence. Installés dans la cuisine, Louis Grenouillet* entonne alors La Marseillaise en hoquetant de pleurs, se met au garde à vous, tandis que Marguerite* sanglote, le visage dans son tablier. Gagnés par tant d'émotion, les enfants en font autant.
Louis Grenouillet* "en débouche une !" et Marguerite* donne des verres aux garçons qui s'étranglent avec la gnôle qui brûle.
Louis Grenouillet* déplie la carte de France et montre aux enfants la route qui mène de Caen à Paris. Saint-Georges-Motel est en plein milieu !
Louis Grenouillet* déclare : "On va dérouiller ! Va falloir construire une tranchée, comme en 14 !". Quand elle fut terminée, au bout de 3 jours, chacun y installe son siège, face à face, et Louis Grenouillet* détermine l°ordre dans lequel ils devraient entrer afin que tout se fasse le plus rapidement possible et sans bousculade. Ils s'y entraînent deux fois par jour.
Un jour, à l'heure du déjeuner, alors qu'ils sont à table, un sifflement strident ! Louis Grenouillet* hurle "C'est pour nous ! Vite !". Ils courent, plongent dans la tranchée, tombons les uns sur les autres. Une explosion fracassante déchire leurs oreilles. Une odeur de poudre et de poussière leur remplit la gorge. L'obus est tombé au beau milieu de la table qu'ils venaient de quitter. La déflagration a soufflé le mur de la salle à manger. Louis Grenouillet* vient de leur sauver la vie.
Le village avait souffert. De rue en rue, ils découvrent l'importance du désastre : plus d'une dizaine de morts et un grand nombre de blessés.
Un voisin caché dans la forêt apporte la bonne nouvelle : "Ils" sont tous partis cette nuit ! Y'en a plus aucun ! Ni dans le château, ni dans le village ! Les américains arrivent ! Ils sont accueillis en libérateurs : drapeaux, cloches, hourras.
Pas d”école, c'était les vacances. Louis Grenouillet* et les enfants comblent la tranchée, refont le jardin. Mais le plafond défoncé et ce qui restait de la table, Louis Grenouillet* a tenu à les laisser en l'état.
Pas d”électricité, pas de radio, sauf celle de la gare alimentée par un groupe électrogène. Tous les jours, Henri et Simon vont prendre note de la diffusion des dernières nouvelles : l'avancée des troupes alliées et la libération en marche.
Et le 25 Aout 1944, la nouvelle tombe ! : la capitale, vient d'être libérée par la 2ème D.B. et les F.F.I.
Ce que Simon ignore alors, c'est que dans les rangs de la 2ème division blindée du Maréchal Leclerc, se trouve son cousin, Maurice Grobman, né à Paris en 1921, qui participe, dans son char, à la glorieuse libération de Paris. Il sera tué face à l'ennemi dans les Vosges en 1944.
Peu à peu, les rescapés des camps reviennent à la vie, les prisonniers de guerre libérés retrouvent le sol de France. Chez Louis et Marguerite, les parents sont heureux de pouvoir rechercher leurs enfants. Simon attendra en vain ses parents...
Louis* et Marguerite Grenouillet* souhaitent adopter Simon et lui disent : "Tu seras notre fils, tu seras un Grenouillet"...
Louis* et Marguerite Grenouillet* ont aujourd'hui leurs noms gravés dans le jardin des Justes à Jérusalem.
Le 21 avril 2013, la commune de Saint-Georges-Motel a inauguré le Passage Grenouillet, reliant la rue de l'Eglise à la route de Marcilly.
Lien vers le Comité français pour Yad Vashem
Réseau de sauvetage Louis Grenouillet |
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