Lucien Leconte

	Lucien Leconte source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.
	Lucien Leconte source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R.

Lucien Leconte*, né en 1882 à la Guionnière à Saint-Jean-des-Bois, fait ses études chez les Pères de Tinchebray jusqu'à la licence es lettres.
Il entre au noviciat et est envoyé à Rome suivre les cours de l'université grégorienne. Il passe un doctorat en théologie.
Il restera dans l'Alberta, au Canada, durant 14 ans, avant de revenir à Tinchebray en 1939 pour devenir le Père Supérieur des Prêtres de Sainte-Marie.

Dès 1939, le révérend père Lucien Leconte*, avec l'aide du Père Fernand Prével* et du Père Fauvel, il va aider des aviateurs anglais perdus en pleine campagne et organiser des passages en zone libre avec l'aide d'agriculteurs et du gendarme Marcel, ils vont sauver des juifs.
A partir de 1944, ce réseau inclura des départs depuis Paris où le père Fernand Prével* réside pour ses nouvelles fonctions.

Le 20 juin 1944, en pleine bataille de Normandie, alors que les américains ont débarqué quelques jours avant et que les allemands dans l'Orne sont très tendus, le père Lucien Leconte* reçoit la visite furtive d'un homme sale et maigre qui lui demande l'hospitalité pour lui et 4 autres juifs qui venaient de s'échapper des camps. Le supérieur décide de les cacher tous les cinq.
Les cinq juifs, fourreurs de leur métier, deviennent jardiniers et ouvriers agricole chez les Pères de l'Institution Sainte-Marie.
Marcel Blanaru, son frère Strul Blanaru, son beau-frère Salomon Brezis, le mari de leur soeur Berta née Blanaru, et deux autres camarades, seront cachés pendant deux jours dans le grenier à foin puis dans la crypte de la chapelle tandis que les allemands fouillent de fond en comble l'institution.
Ils seront sauvés par miracle et resteront cachés et protégés jusqu'au 7 août 1944.

Solomon Brézis est originaire de Ploiesti en Roumanie. Il a émigré en France dans les années 1930. Il exerce le métier de fourreur. En 1943, il se réfugie avec sa famille dans le village de Riom-ès-Montagnes en Auvergne. Au printemps 1944, il est arrêté avec ses deux beaux-frères, Marcel-Moïse et Izi Blanar. Ils sont envoyés en Normandie pour travailler au renforcement du mur de l’Atlantique. Ils échappent à une exécution sommaire. Le Débarquement allié se déroule le 6 juin 1944 et la bataille de Normandie commence. Les Allemands décident d’envoyer leurs prisonniers en Allemagne. Solomon, Marcel et Izi réussissent à s’échapper.
Le 22 juin 1944, à Tinchebray, au cœur du bocage ornais, ils croisent le chemin du Père Lucien Leconte* qui leur ouvre les portes.

Le Père Lucien Leconte*, part se faire opérer à Paris, où il meurt le 25 juillet.
Son adjoint, le Père Fernand Prével* continue à s’occuper des trois clandestins, qui quittent Tinchebray, sains et saufs, le 7 août.
En 1949, les restes du Père Lucien Leconte*, enterré à Paris, sont transférés à Tinchebray. Le 15 septembre 1949, la prière du Kaddish est récitée sur la tombe du prêtre par ceux qu’il a sauvés, Solomon Brézis, Marcel-Moïse et Izi Blanar .Ils font aussi apposer dans la chapelle une plaque en l’honneur de leurs sauveurs.
Solomon Brézis a gardé des liens très forts avec le Père Fernand Prével* jusqu’à sa mort en 1962.

Une rue de Tinchebray-Bocage porte le nom de Lucien Leconte*.

Lien vers le Comité français pour Yad Vashem