Édouard Bonnefoy, natif de Saint-Christophe, est fils d’un tailleur d’habits.

Le jeune brionnais débute sa carrière à la préfecture de Mâcon, où il devient secrétaire de cabinet. En 1934, il accède aux galons de sous-préfet à Aubusson, avant d’être nommé préfet de Haute-Saône quatre ans plus tard.

Père d’un petit garçon, Édouard Bonnefoy officie en région parisienne quand, en 1940, le maréchal Pétain signe l’armistice. À mesure que l’administration allemande prend ses quartiers sous ses yeux, le Brionnais ne peut plus ignorer sa profonde indignation.

Nommé à Laval puis Nantes, le préfet est bien placé pour court-circuiter les procédures administratives, il lutte contre le travail obligatoire (STO). Bien au fait des actions de la Gestapo, le gouvernement et la police française, Édouard Bonnefoy montre deux visages. Avec précaution, il informe les forces de la résistance, procure de faux papiers, assure des ravitaillements.

Préfet de Loire-inférieure, préfet régional de la région de Lyon (Ardèche, Drôme, Haute-Savoie, Isère, Loire, Rhône, Savoie et les parties non-occupées de l'Ain, du Jura et de Saône-et-Loire) puis préfet de la Mayenne, il parvient à poursuivre son activité clandestine tout en se heurtant officiellement de plus en plus souvent avec les occupants et en particulier avec la Milice.

Voulant rejoindre ses enfants au Buret quelques semaines après leur placement chez Marie-Louse Cordier*, Cyna Jakubowicz est arrêtée par la Milice en gare de Laval et ses papiers sont confisqués. Elle est conduite à la Préfecture. Un responsable de la Préfecture, probablement le Préfet Édouard Bonnefoy, résistant, téléphone à Auguste Cribier* pour qu’il vienne la chercher à Laval. Ce qu’il fait immédiatement.
Le 10 février 2015, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Auguste Cribier* et à Marie-Louse Cordier*.

Dénoncé par la milice, il est arrêté par la Gestapo le 14 mai 1944 en même temps que 13 autres préfets. Interné à Montluc, il rejoint le camp de Compiègne puis est déporté au camp de Neuengamme en en Allemagne, avant de périr à bord du Cap Arcona noyé dans la baie de Lübeck le 3 mai 1945, lors de la fuite des SS à bord de paquebots. Il a 46 ans.

À Nantes, dès la Libération, plusieurs noms de rues sont attribués à des résistants locaux.

En 1946, outre l’attribution d’une rue (proche de la préfecture) au préfet Bonnefoy, quatre autres lieux sont dénommés pour rendre hommage à la résistance locale : les rues Léon Jost et Gaston Turpin, ainsi que les squares du Maquis de Saffré et Jean-Baptiste Daviais.

Le 12 mai 1946, à la préfecture, une plaque commémorative 1939-1945 est inaugurée, sur laquelle est gravé le nom du préfet Édouard Bonnefoy.¹